Les vendredi 13 sonnaient jusqu’à présent comme des dates un peu à part sur le calendrier, de celles sur lesquelles on rejetait la faute lorsque nos journées n’étaient pas à la hauteur et où l’on espérait secrètement que le ticket payé deux euros bien planqué au fond de nos poches allait nous permettre de rêver un peu plus grand.
Ce vendredi 13 novembre 2015 n’a pas fait exception à la règle. On a pesté contre le bus en retard, soupiré lorsque la connexion 4G a fait des siennes, râlé contre le café renversé sur un coin de table, et finalement balayé tous ces petits tracas d’un revers en les mettant sur le compte de cette date sur le calendrier. Mais comme les vendredis 13 étaient avant tout des vendredis comme les autres, les « TGIF » avaient fleuris sur les réseaux sociaux, et dans la vraie vie on savourait déjà les prémices de ce week-end qui s’annonçait plutôt clément pour un mois de novembre. Un vendredi comme les autres, où tous les prétextes étaient bons pour se rassembler, pour boire un verre et pour rire.
A 22h, ce vendredi que l’on chérissait déjà tant à basculé dans l’horreur. Dès les premières images, on a nouveau pensé que ce n’était pas possible, que ces images de Paris exsangue ne pouvaient être réelles. Et puis les heures ont défilé, les poings se sont serrés, les cœurs se sont brisés. Ils s’appelaient Mathieu, Lola, Romain ou Guillaume, ils étaient la jeunesse, la mixité, l’ivresse et la joie. Au moment où les premières balles ont sifflé autours d’eux ils chantaient, dansaient et riaient avec les amis. Qui devrait mourir d’avoir juste voulu vivre ? Vendredi on a cherché à piétiner ces valeurs qui nous rendent fiers d’être Français, on a voulu à faire taire ce mot qui ne devrait s’écrire qu’avec un grand « L », la Liberté. La Liberté de vivre, de rire, d’être ivre d’aimer, de danser, de chanter et de sourire, partout, tout le temps.
Aujourd’hui les chiffres ne comptent pas.
Ce qui compte ce sont ces visages souriants, si jeunes, si vivants qui ne se sont pas relevés ce soir là, ce sont les avis de décès qui succèdent désormais aux avis de recherche.
Ce qui compte c’est que lorsque Paris était à genoux les portes se sont ouvertes.
Ce qui compte c’est cette jeune fille, Sophie, qui après avoir pris une balle dans le bassin ce soir là au Bataclan a encore le courage d’en plaisanter en disant qu’elle n’a pas eu de chance, mais que comme c’était aussi la journée de la gentillesse alors on l’avait quand même laissée vivre.
Ce qui compte ce sont ces drapeaux que l’on embrasse, ces Marseillaises que l’on entonne un peu partout, ses terrasses qui se remplissent à nouveau, comme pour clamer haut et fort que même si nos cœurs sont en miettes, ils battent encore à l’unisson.
Bel article, c'est ça ce vendredi j'étais dans cet état d'esprit contente d'arriver enfin au week-end, en me disant pour une fois qu'un vendredi 13 est calme, rien de fou, ouf ... et la le monde a basculé à la fin du match, on change de chaine, terreur, rage, tristesse, s'en suive... que faire ... à part à continuer à se battre pour continuer notre vie à la française car voila c'est ça que l'on nous reproche de vivre et d'en profiter ... longue vie à la vie. Merci Sandrine.
De rien Ophélie, encore une fois j'aurais tant voulu faire plus.
Un article magnifique pour décrire exactement ce que je ressens....difficile d'exprimer plus clairement les choses...l'insouciance balayée par l'horreur et puis...un soupçon d'espoir...car malgré tout la vie continue ...
C'est les larmes aux yeux que j'écris merci. Merci d'écrire ce que l'on ressent.merci de cet hommage aux disparus.
Samedi matin j'étais au marathon du Cognac, ou je courrais le 10 km et après que les 4 milles personnes présentent on observé 1 minute de silence, l'organisation à dédié ce quinzième marathon à toutes les victimes de cette barbarie pour moi il n'y a pas d'autres mots, pour exprimer ce geste, restons tous unis Merci lateliercharentais
Pray for Paris
tes mots me touchent tant ils sont sincères et sensibles.... merci beaucoup bizzz
Ton texte est très beau, il m'a mis les larmes aux yeux... Remis les larmes aux yeux serait plus exacte... Tu as bien écrit ce que je n'arrive pas forcément à exprimer... Merci pour cet hommage.
Ce n'est pas grand chose, j'aurai tant voulu pouvoir faire plus.
Merci d'avoir mis des mots là où je n'arrive pas à en mettre <3
J'ai lu beaucoup de petit mot écrit suite à cette terrible journée, et ils ont su également mettre des mots sur des choses que je n'avais pas réussi à traduire. Jamais simple de prendre la plume dans ces moments là, mais c'est vraiment libérateur, ça permet de mettre tout ce chagrin sur papier et surtout cela permet de ne pas oublier.
Merci pour ces mots si justes ma belle <3
Merci Emilie
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